[CRITIQUE] Office Invasion – Pauvre en idées et en contenu (2025)

• août 17, 2022

Un nouveau minéral jamais vu sur Terre, rebaptisé zulcanoïde, est le plus recherché sur le marché international. Le seul gisement connu à ce jour est géré par une entreprise sud-africaine qui, malgré des revenus colossaux, n’hésite pas à harceler ses employés avec des horaires éreintants et des équipements de mauvaise qualité. Sam est un géologue chevronné qui traîne dans les derniers étages, Prince est un simple comptable, et Junior travaille comme agent de sécurité. Ces trois amis sont aux prises avec un changement de direction qui risque d’aggraver encore les conditions de travail de l’ensemble du personnel. Lorsque les nouveaux patrons prennent leurs fonctions et menacent immédiatement de licenciements massifs, Sam comprend qu’il doit agir avant qu’il ne soit trop tard, également parce qu’il a une fille malade qui a besoin de médicaments onéreux. Avec l’aide de ses deux collègues, il décide d’organiser le vol d’un zulcanoïde, qui sera ensuite passé en contrebande chez un de ses contacts, mais il ignore les mystères que le rachat de ce bien entraîne…

Production sud-africaine qui atterrit en exclusivité dans le catalogue Netflix, Office Invasion est une comédie de science-fiction de faible qualité, pénalisée non seulement par un budget bien inférieur au SMIC mais aussi par un manque évident d’idées qui se déverse tant dans les lignes directrices de l’histoire que dans la caractérisation des différents personnages impliqués, qu’ils soient principaux ou secondaires. L’impression est celle d’assister à une caricature très déséquilibrée vers le côté comico-grotesque, la dynamique de science-fiction étant laissée exclusivement au spectacle final : ce qui n’est pas forcément mauvais, vu la qualité médiocre des effets spéciaux. Au cours des presque deux heures du film, on assiste à une sorte de parodie très faible du modèle classique de “bureau”, de la névrose de The Office aux plans criminels de Comment tuer son Boss ? (2011), qui se concentre sur des sketches et des blagues pour la plupart impuissants et/ou vulgaires. Les relations humaines entaillées enfoncent la profondeur des protagonistes en plein essor et, que leur mission soit réussie ou non, ils finissent rapidement par ne plus se soucier de personne.

Office Invasion se perd également dans une redondance apparente, toute la première partie étant trop longue. Après le prologue pseudo-horreur qui pourrait tromper le spectateur, l’action s’effondre entre les quatre murs de l’immeuble où est basée l’entreprise, où les supérieurs commencent à mêler le chaud et le froid au personnel dans une optique d’exploitation rigide et impitoyable, évidemment exaspérée mais avec un certain grain de vérité. Peut-être le seul point de départ potentiellement intéressant d’un film qui montre par ailleurs ses limites évidentes de fabrication et de concept, avec cette comédie grossière qui procède par accumulation à la recherche d’un sketch ou d’une blague réussie : une poignée de séquences déclenchent aussi quelques rires gênants, mais dans la complexité de l’ensemble, la vision se perd. Le duo de réalisateurs formé par Gareth Crocker & Fred Wolmarans, débute au cinéma sans vision d’ensemble claire, improvisant un mélange de genres sans l’ombre d’une inspiration propre à fédérer les différentes âmes et se contentant d’un humour évident et dénué de saveur.

Nous sommes face à un film pauvre en idées et en contenu, qui utilise le thème des extraterrestres dans un contexte comique grossier. L’âme du genre étant cantonnée au prologue et au climax est limité par des effets spéciaux certainement pas à la hauteur. Le scénario patauge sur des sketchs et des blagues tantôt vulgaires, tantôt complètement anodines, ne marquant presque jamais les esprits, même sur les rails du casting et des personnages secondaires dépourvus de tout charisme.

Office Invasion sur Netflix le 10 août 2022.

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• Action, Comédie, Fred Wolmarans, Gareth Crocker, Kiroshan Naidoo, Netflix, Rea Rangkaka, science-fiction, Sechaba Ramphele, Stevel Marc
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